Bonjour à tous. Septembre se termine doucement, et nous pouvons maintenant profiter de ces belle journées d’automne, appréciables après la canicule de cet été. Cet été, on fuyait le soleil, maintenant on s’y expose volontier, surtout quand les matinées sont fraiches. Et pas que nous !...
J’avais repéré depuis quelques semaines cette nichée de renards qui profitait du soleil, justement par ces belles après-midi. Ils se tiennent sur une bordure un peu sale, exposée sud, et n’hésitent pas à sortir très tôt dans l’après-midi. Ils sont déjà beaux pour certains. Ils ont la taille adulte, mais ils ont une silhouette fine, et le pelage clair.
Donc ce lundi, je suis en congés, il fait beau, le vent est nord. Tiens, justement ! ça ne doit pas être mal là-bas … je devrais être à bon vent. Je prépare le matériel, charge la voiture, et démarre un peu après 16H00. J’arrive sur place après 17H00. Je m’équipe et prends le chemin à pied. Je m’assure du sens du vent : parfait. J’avance doucement sur le chemin qui mène au bois. Un renard adulte se sauve devant moi. Trop loin, il courre et descend le pré sur ma droite. Je continue tout en regardant bien le pré au dessus de moi, à travers la ligne d’arbres qui me cache un peu. Je commence à voir la bordure du pré, où ils se tiennent souvent. J’apperçois quelque chose, oui, c’en est un ! Je suis encore loin, je m’accroupis et avance le plus doucement possible. Je regarde le sol et évite les branches mortes, les feuilles sèches. Je lève la tête et regarde. J’en vois quatre ! je n’ai que trois flèches dans mon carquois. Y’en n’aura pas pour tout l’monde ! Mon cœur s’emballe, je respire et essaie de contrôler mon stress. Il faut approcher encore. Je baisse la tête, je suis masqué partiellement par un talus. J’arrive dans une trouée, je regarde. Ils sont toujours là, je les vois mieux . je suis assez près, trop près pour aller chercher mon télémètre dans mon sac à dos. L’un d’entre eux regarde dans ma direction, ils sont quatre à regarder, sentir, écouter … Il faut faire vite.
Le pré monte face à moi. J’en vois un assis. J’arme et le vise. Décoche, et vois ma flèche passer basse et à gauche. Je n’ai pas l’habitude de tirer dans cette position inconfortable. Accroupis, un genoux par terre. La flèche passe devant le groupe qui éclate, et disparait dans la bordure du taillis. Ils reviennent, curieux, ils regardent dans la direction de la flèche. Je reprends une flèche dans mon carquois et l’encoche. L’un d’entre eux est revenu s’assoire au soleil. Je vise, décoche, et vois ma flèche arriver bien, en direction, mais basse encore. Je la vois disparaitre entre le renard et l’herbe. Je pense avoir encore manqué… Le groupe se sépare à nouveau, et disparait. Là, ils mettent plus de temps à revenir. L’un d’entre eux se tient à distance, sur un tas de pierres et observe. Un ré-apparait et s’approche doucement. Je me suis relevé, j’encoche ma dernière flèche, respire et arme. Mes flèches précédentes étaient basses. je compense ma visée et tire comme si ma cible se trouvait à 25 m. Je décoche à nouveau. Le renard se sauve en descendant la pente. Il a réagi comme s’il était touché. Le reste du groupe se disperse et disparait. L’un d’entre eux descend vers moi et s’arrête à 10 m ! plus de flèches. Il continue, fait un crochet, me voit et disparait.
Je vais voir et récupérer mes flèches. La première, encoche allumée, est planté en haut de la zone où j’ai tiré. Pas de sang sur la flèche : un raté « propre ». Je cherche les autres et trouve la deuxième. L’encoche allumée dépasse de l’herbe. En cherchant la troisième, je remarque du sang. Je suis les traces et vois un renard blotti au pied d’une touffe de noisetier. Il ne bouge pas, je suis à deux mètres de lui, mais je vois bouger sa respiration. J’essaie de l’achever d’une pierre, mais il se lève et essaie de s’échapper. Ses pattes arrières ne le portent plus et s’arrête au bout de quelques mètres. Je l’achève d’une flèche. C’était le deuxième que j’ai tiré. Effectivement, la flèche était basse, mais les parties en contact avec le sol ont été touchées. Pattes arrières, et entre les cuisses, beaucoup de sang. Sûrement artère fémorale sectionnée. Aussi tendon ou ligament ?.. Ensuite je retrouve la troisième flèche sous l’herbe. Encoche allumée mais non visible. L’empennage a frotté l’herbe, mais je vois nettement du sang sur les quatre plumes. Mon dernier renard a été traversé ! je suis sa piste et trouve rapidement du sang. Je cherche jusqu’à la tombée de la nuit et le lendemain matin. Je perd sa trace à plus de 200 m de la zone de tir, dans une pente abrupte où pousse une végétation dense, et où je remarque le présence de terriers. Une flèche qu’on imagine mauvaise ne l’est pas forcément, et celle qu’on voit bonne ne l'est pas forcément non-plus.
Suite du 02/10 : ce jour, je décide d'appeler un conducteur de chien de sang. Le doute et l'incertitude me sont insupportables. Je suis sûr que ce renard a été mortellement touché. Donc rendez-vous ce jour avec Jean et son chien. La recherche démarre à partir de la zone de tir, et le chien descend jusqu'où la piste s'enfonce dans les fourrés. Le chien tire sur la longe, et Jean me dit " Il a quelque chose" le chien dépasse le point où je m'étais arrêté, descend dans les herbes hautes et s'arrête, le nez au sol. Je vois le pelage roux à travers les herbes. Le chien a trouvé ! 4 jours après le tir ! Jean est surpris. Pouvoir encore travailler une piste 4 jours après ! Nous retournons sur nos pas après les photos, avec le chien !
Tout le monde est content ! Le conducteur, le chien, et moi, pour qui le doute a disparu. Je me devais de faire le maximum pour retrouver l'animal. Je lui devais bien ça, et il m'aura permis de prendre part à ma première recherche avec un chien de rouge. Recherche à là-quelle j'ai pris autant de plaisir qu'à l'approche et au tirs.